Lecture 2018-7 : « Neverhome » de Laird Hunt

J’ai laissé pour un temps le polar de côté pour me lancer dans cette lecture, conseillée sur le net. C’est clair qu’on change totalement de genre.

Un roman quasi contemplatif et perturbant

Certes, le roman se déroule à l’époque de la Guerre de Sécession mais ne vous attendez pas à un roman d’actions car d’actions il y en a peu. Laird Hunt choisit plutôt de faire déambuler son héroïne, Constance, à travers cette Amérique à feu et à sang et de parcourir un épisode de cette période historique au regard de ses propres pensées, prises au piège avec son passé et son angoisse de l’avenir.

Constance est une femme qui ne ressemble à aucune autre ou presque. Son mari, Bartholomew, ayant une santé fragile, elle décide de s’engager à sa place dans l’armée de l’Union et se retrouve plongée au cœur des combats. Quasi tireuse d’élite, elle joue son rôle mais semble comme ailleurs, en proie à des souvenirs liés à sa mère (qui ne cesse de la hanter) et à ses échanges épistolaires avec son mari qui accepte de moins en moins cette situation. On assiste ainsi à une sorte de roman de l’errance tant géographique que psychologique.

On ne peut rester insensible face à ce roman qui perturbe. L’héroïne semble perdue entre la violence de cette expérience de guerre (l’épisode de l’asile de fous notamment) et l’amour qu’elle éprouve pour son époux, amour tantôt intense, tantôt fragile tant ils sont différents l’un de l’autre. Elle, une force de la nature déterminée et prête à tout pour le protéger, Lui, la faiblesse voire la lâcheté incarnée.

Une héroïne forte et fragile à la fois

Appeler Constance son héroïne s’avère ici presque comique tant le personnage est en proie à des sentiments contradictoires. Seul son prénom, qu’elle n’assume finalement que très tard dans le roman, finit par lui donner une certaine stabilité car, pour le reste, elle est tout sauf un personnage paisible.

Son esprit est tellement troublé par ce qu’elle vit qu’il est parfois difficile de la suivre voire de compatir avec elle. En gros, je n’ai pas vraiment adhéré au personnage, trop complexe à mon goût. Je crois même que le roman, pour être bien compris, nécessite une connaissance plus approfondie tant de la littérature de l’époque que de son histoire, chose que je n’ai pas.

Pas de chouchou cette fois même si cette lecture peut s’avérer agréable.

Laird Hunt, Neverhome, Actes Sud, 2015 (Editions Babel, 2017)

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