Lecture 2018-5 : « Le Cri » de Nicolas Beuglet

Voilà des mois que j’entendais parler de ce roman comme un événement, une réussite totale (Gérard Collard en est un fan absolu). Il fallait donc que je m’y colle afin de savoir ce qui se cachait derrière ce roman homonyme du tableau d’Edvard Munch.

Un polar d’apparence nordique

Je dois l’avouer, j’ai du mal en général avec tout ce qui ressemble un tant soit peu à un polar nordique (A titre d’exemple, Millénium m’est toujours tombé des mains). Ce n’est donc pas peu dire qu’en découvrant le roman, cela démarrait plutôt mal. Oslo, une couverture mettant en avant un édifice enneigé… en général, je fuis direct.

Et le miracle s’est produit.

On découvre le personnage de Sarah Geringën, inspectrice de police en mal d’enfant et cocufiée par son compagnon… Bon déjà, on se dit qu’elle est mal barrée. Mais lorsqu’on l’appelle en pleine nuit pour se rendre dans un asile psychiatrique afin d’élucider le meurtre d’un patient que le directeur veut faire passer pour un suicide, on se dit que la chose commence à sentir bon. Et la lecture des pages suivantes va le confirmer.

Ce patient s’est-il effectivement suicidé ou sa mort ne cacherait-elle pas un véritable « complot » scientifique mené, depuis des années, par un apprenti-sorcier complètement illuminé ? C’est la question à laquelle notre enquêtrice va devoir répondre, tout en mettant de côté sa vie personnelle déjà bien compliquée.

Débute alors une véritable course-poursuite,dont l’enjeu sera la vie d’un enfant et que Sarah Geringën va devoir mener avec un journaliste français, Christopher Clarence (Avec un nom pareil, on se doute déjà qu’il ne va pas la laisser insensible). Ce périple va les mener en France mais également sur une île de l’Atlantique Sud ainsi qu’aux États-Unis (Ouf ! La Norvège n’était qu’un point de départ, la référence à Munch aussi d’une certaine façon).

Le postulat scientifique sur lequel repose l’intrigue et que je ne dévoilerai pas semble totalement dément. Et pourtant, l’auteur n’a fait que s’appuyer sur des documents authentiques et historiques, ce qui ne peut que glacer le sang lorsque l’on réalise où peut mener la folie égoïste de certains hommes.

Je suis, toutefois, un peu déçu par le dernier chapitre, trop « cucul » à mon goût. On aurait pu en faire l’économie et se contenter de l’épilogue qui s’avère bien pensé et vraiment perturbant.

Un écrivain est né

Pas de chouchous, cette fois, parmi les personnages qui ne m’ont pas séduit. Aucun ne m’a semblé vraiment charismatique.

Mais l’intrigue, elle, est palpitante et on attend avec impatience le futur opus de Nicolas Beuglet qui, j’espère, confirmera ma première impression. Pour moi, un nouveau grand du polar français est né. Cette lecture m’a, d’ailleurs, ramené à la fin des années 90 lorsque j’avais découvert Les Rivières pourpres de Jean-Christophe Grangé. Même atmosphère, même plaisir du lecteur.

Au final, un roman que je recommande chaudement.

Nicolas Beuglet, Le Cri, XO Editions 2016 (Editions Pocket, 2018)

 

 

 

 

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